J. , , pp.22-30

J. , , 1886.

J. Rizal and M. , , pp.2-1887

J. , , pp.19-1887

, Le conflit avait eu pour cause principale la hausse constante du loyer par les dominicains propriétaires de la Hacienda ; il se termina par l'éviction des fermiers, l'arrestation et la déportation de la plupart des concernés. Cf., Floro. C. Quibuyen, A Nation Aborted. Rizal ?, op. cit, p.21

J. , The Rizal-Blumentritt Correspondence, pp.21-24

, archipel des Philippines aux Etats-Unis, en échange d'une indemnité de vingt millions de dollars. Le rêve de liberté nationale, pourtant incarné dans la proclamation par le chef des insurgés Emilio Aguinaldo de l'indépendance du pays en juin de la même année, après l'adoption de la Constitution dite de Malolos 61 s

. Après-une-lutte-acharnée, Mais avoir vaincu les insurgés ne voulait pas dire les avoir convaincus du bien-fondé de la nouvelle occupation qui leur était imposée ; aussi les Etats-Unis se virent-ils rapidement dans l'obligation de justifier leur présence dans l'archipel et tentèrent-ils par tous les moyens de prouver à quel point les Philippins devaient s'en réjouir

, espoir chevillé au corps que l'indépendance nationale viendrait d'une certaine façon compenser l'énorme perte pour le pays qu'avait signifié la mort de Rizal, le spectacle de la souveraineté philippine foulée au pieds relevait, sans conteste, de l'ignominie, pour quiconque se faisait une haute idée des ce que nous appellerions aujourd'hui « la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Mais si la brûlante et nouvelle actualité philippine blessa l'humaniste Blumentritt, c'est l'historien qui réagit en reprenant la même vigoureuse plume qui avait si brillamment servi les intérêts de La Solidaridad. Car, d'une domination à l'autre, il fallait à nouveau dénoncer les mêmes pratiques politiques diffamantes, qui toujours visaient à perfidement instrumentaliser l'histoire, et que les Etats-Unis, comme l'Espagne en son temps, avaient mises à l'ordre du jour en commanditant la publication de nombreux ouvrages louant l'entreprise coloniale américaine, venue très à propos sauver les Philippins de l'esclavage qu'avait représenté la domination espagnole. Aussi Blumentritt s'employa-t-il à attaquer les auteurs américains dont il jugeait les écrits résolument partiaux 62 et indignes de la science historique dont ils se réclamaient, L'un des moyens dont firent usage les autorités américaines fit sortir Blumentritt de ses gonds. Pour lui qui avait suivi pas à pas les dernières heures de lutte des Philippines contre les Espagnols

, Du nom d'une petite localité proche de Manille où elle fut fiévreusement rédigée par un groupe de juristes présidé par Apolinario Mabini, l'un des proches

O. Ambeth and . Blumentritt, s role in the Propaganda War, Rizal without the overcoat, p.39, 1990.

, En tant que pro-philippin, il devint la cible des critiques les plus acerbes venant des Etats

, Unis, comme on pouvait s'y attendre, mais aussi de sa propre patrie, mais il tint bon, comme certainement Rizal aurait tenu bon à sa place, en se battant

. Blumentritt, Voici le témoignage que Blumentritt livra en 1910 à un Philippin, Francisco Higino, parent de la famille Rizal : On ne veut pas que je défende les justes et légitimes aspirations du pays et que je dépeigne les vrais buts de la politique impérialiste menée aux Philippines. J'attaque les Américains impérialistes et les nationalistes et c'est comme si j'étais un bandit. Mais ce n'est pas important tout cela, et je ne vais pas abandonner la juste cause des Philippines, même si les chauvins m'attaquent personnellement au lieu d'attaquer mes arguments. Ces attaques-là servent simplement à prouver que j'ai raison, p.63

, Leitmeritz en 1913, c'est qu'il reprenait tout l'argumentaire que Rizal lui avait patiemment exposé, les ressorts de la domination coloniale, les techniques d'asservissement, la question de la race, et de la « civilisation » que l'occidental se faisait une obligation d'apporter à ceux qu'il considérait comme « non civilisés » 64 , et incapables de se gouverner eux-mêmes, la servilité de ceux qui croient pouvoir tirer profit d'un régime colonial certes, mais apparemment clément pour leur classe, leur caste ou leur ethnie. On croit lire Rizal bataillant maintenant contre les Américains et c'est là sans doute le dernier transfert -mais de quelle importance -qui s'est effectué entre ces deux êtres d'exception, Ce qui apparaît clairement dans l'entreprise menée par Blumentritt contre l'impérialisme américain jusqu'à sa mort à

, Hélène Goujat MCF Civilisation latino-américaine Université d'Angers

. Idem,

P. A. Kramer, The Blood Government. Race, Empire, the United States & the Philippines, USA, p.107, 2006.