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Article Dans Une Revue La clé des langues Année : 2015

Le christianisme comme « religion de la sortie de la religion » : modernité et sécularisation à l’époque victorienne

Résumé

In 1985 the French intellectual Marcel Gauchet published The Disenchantment of the World. After almost a century of neglect, Gauchet revived and greatly extended some of the perspectives that had been developed by Max Weber in his pioneering studies in the sociology of religions. In this famous book, Gauchet described Christianity as “the religion of the end of religion”, seeing in it a particular type of belief whose internal dynamics and potentialities of development opened the way to a more and more pronounced rejection of the foundational, inaugural regime of radical heteronomy. The paper will try to show the perspectives that were first developed by Gauchet are still among the most promising nowadays, not only in order to understand the origin of the state, but also in order to redefine the notion of secularization itself within the perspective of a dialectical process of preservation and overcoming. This study will focus on this dialectical process of abolition and structural reorganization of the original religious logic, illustrating it with the help of a few concrete examples from the history of Great-Britain at the end of the XIXth century, when religious doubt, which was then at its peak, was at the origin of the displacement andrefocusing of religious aspirations on inner-worldly “vocations” as well as on new figures ofotherness that became more and more immanent to the human subject and society in general.

En 1985, l’intellectuel français Marcel Gauchet publiait un ouvrage intitulé Le Désenchantement du Monde. Renouant délibérément, par delà presque un siècle de négligence, avec des perspectives inaugurées par Max Weber en matière de sociologie des religions, l’auteur y décrivait le christianisme comme ayant constitué éminemment «la religion de la sortie de la religion», voyant en lui cette forme particulière de croyance don tla dynamique interne et les potentialités de développement avaient permis une «sortie»de plus en plus marquée du régime inaugural et fondateur de l’hétéronomie radicale. On s’efforcera de montrer que ce sont les perspectives développées initialement par Marcel Gauchet qui restent les plus prometteuses aujourd’hui, non seulement afin de comprendre les origines de l’Etat mais aussi afin d’envisager une redéfinition de la notion sécularisation dans la perspective de ce que l’on pourrait appeler une «dialectique de la préservation et du dépassement». C’est à cette problématique de la continuité et de la rupture, à cette dialectique de l’abolition ou du réaménagement structurel des données de l’économie religieuse fondatrice que l’on voudrait s’intéresser ici en l’illustrant à partir d’exemples concrets en Grande-Bretagne à la fin du XIXe siècle, à un moment où le doute religieux était à son comble et suscitait l’émergence de vocations intra-mondaines de substitution et de figures nouvelles de l’altérité de plus en plus immanentes au sujet humain et à la société en général.

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Citer

Jean-Michel Yvard. Le christianisme comme « religion de la sortie de la religion » : modernité et sécularisation à l’époque victorienne. La clé des langues, 2015, Non spécifié. ⟨hal-02616254⟩
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