Deux cas d’adénite cervicale à mycobactéries non tuberculeuses chez l’enfant - Université d'Angers Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Annales de Dermatologie et de Vénéréologie Année : 2018

Deux cas d’adénite cervicale à mycobactéries non tuberculeuses chez l’enfant

N Sigg
  • Fonction : Auteur
S Bailleul
  • Fonction : Auteur
J-M Turmel
  • Fonction : Auteur
G Legrand
  • Fonction : Auteur
Sami Kettani
  • Fonction : Auteur

Résumé

BACKGROUND: Cervical lymphadenitis is the most common manifestation of infection with nontuberculous mycobacteria (NTM) in immunocompetent children. Nevertheless, it is poorly known by dermatologists. Its incidence, which is currently increasing since the cessation of BCG vaccination in 2007, raises several issues regarding its pathophysiology, diagnosis and management.

PATIENTS AND METHODS: We report two cases of NTM adenitis: one in a 2-year-old girl vaccinated with BCG and one in an unvaccinated 22-month-old boy, in whom a misleading presentation led to delayed diagnosis. The condition progressed to fistula formation and the diagnosis was finally made on systematic cultures of lymph node samples. The time to diagnosis was 2 and 4months, respectively. The girl was treated with erythromycin for 3 weeks and with clarithromycin for 3 weeks; the boy received clarithromycin for 7 weeks and underwent complete surgical excision.

DISCUSSION: NTM adenitis preferentially affects girls under 4 years and occurs more frequently in winter and spring. First, the other differential diagnoses, including tuberculosis, must be ruled out by chest radiography. The diagnosis is oriented by the clinical picture, a positive TST and resistance to conventional antibiotics. However, it is only certified by systematic culture or PCR of lymph node biopsies, with screening for atypical mycobacteria being specified. The decrease in child protection by BCG vaccination coincides with the current increase in NTM infections, of which the most frequent is Mycobacterium avium complex (MAC) for cervical adenitis. The reference treatment is surgery. However, alternative treatments (incomplete excision, antibiotics, watchful waiting, etc.) should be considered where surgery fails or there is excessive risk of injury to a branch of the facial nerve.

CONCLUSION: Atypical mycobacterial adenitis in immunocompetent children has become an increasingly common infection since the abandonment of BCG vaccination. Improved knowledge of this disease would result in complete surgical excision at an early stage with a lower rate of aesthetic sequelae.

Introduction

L’adénite cervicale est la manifestation la plus commune des infections à mycobactéries non tuberculeuses (MNT) chez l’enfant immunocompétent. Elle est pourtant mal connue des dermatologues. Son incidence actuellement en augmentation soulève plusieurs problèmes quant à sa physiopathologie, son diagnostic et sa prise en charge.

Observations

Nous rapportons deux cas d’adénite à MNT, chez une fille de 2 ans vaccinée pour le BCG et chez un garçon de 22 mois non vacciné, dont la présentation trompeuse a entraîné un retard au diagnostic. L’évolution s’est faite vers la fistulisation et le diagnostic a été finalement posé sur des cultures de prélèvements ganglionnaires. Les délais diagnostiques étaient respectivement de 2 et 4 mois. Les enfants ont été traités par 3 semaines d’érythromycine, puis 3 semaines de clarithromycine pour la fille ; par clarithromycine d’emblée pendant 7 semaines suivies d’une excision chirurgicale complète pour le garçon.

Discussion

L’adénite à MNT concerne préférentiellement des filles de moins de 4 ans et survient plus fréquemment en hiver et au printemps. Il faut éliminer les diagnostics différentiels, notamment la tuberculose, par une radiographie pulmonaire. Le diagnostic est orienté par la clinique, une intradermo-réaction à la tuberculine (IDR) positive et la résistance aux antibiotiques classiques. Il n’est certifié que par la culture systématique ou une PCR sur prélèvement ganglionnaire avec recherche spécifique de mycobactéries atypiques. L’augmentation de l’incidence des adénites à MNT, dont les plus fréquentes appartiennent au complexe Mycobacterium avium (MAC), coïncide avec la diminution de la protection infantile par le vaccin BCG. Le traitement de référence est la prise en charge chirurgicale. Néanmoins, des traitements alternatifs (excision incomplète, antibiothérapie, abstention, etc.) sont à discuter en cas d’échec de la chirurgie ou de risque trop élevé de lésion d’une branche du nerf facial.

Conclusion

L’adénite à MNT chez l’enfant immunocompétent est une infection de plus en plus fréquente depuis l’arrêt de la vaccination par le BCG en 2007. Une meilleure connaissance de l’affection, notamment par les dermatologues, permettrait une excision chirurgicale complète à un stade précoce, avec un taux plus faible de séquelles esthétiques.

Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02616844 , version 1 (25-05-2020)

Identifiants

Citer

N Sigg, S Bailleul, J-M Turmel, G Legrand, Sami Kettani, et al.. Deux cas d’adénite cervicale à mycobactéries non tuberculeuses chez l’enfant. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, 2018, 145 (8-9), pp.505-511. ⟨10.1016/j.annder.2018.02.018⟩. ⟨hal-02616844⟩
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