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L’auteur espagnol de bande dessinée, Carlos Giménez, né en 1941, fait partie de cette «génération innocente», celle qui n’a pas connu la guerre civile mais en a subi toutes les conséquences. En écrivant , à la fin des années70, les premiers albums de la série Paracuellos, il voulait sans doute se libérer d’une enfance traumatisante et douloureuse passée dans les «Foyers de l’Auxilio Social», et voir ses souffrances reconnues. L’auteur n’imaginait sans doute pas à l’époque l’impact qu’aurait cette série, fondée au départ sur une démarche très personnelle, et qui a aujourd’hui réussi à forger une identité individuelle et collective d’enfant de l’Auxilio Social, celle d’une génération d’enfants de l’après-guerre ayant vécu ensemble le même traumatisme. En effet, nombre de lecteurs, ayant vécu les mêmes expériences, en même temps, se sont retrouvés dans les histoires souvent terribles et violentes que l’on retrouve dans ces albums, et ont pris ainsi conscience de faire partie d’une «génération méconnue ». Ainsi, l’auteur, devenu en quelque sorte leur porte parole, poursuivrait-il l’objectif de répondre à une prise de conscience entendue comme responsabilité envers ceux qui, comme lui, ont tant souffert étant enfants, à cause d’un système qui a hypothéqué une grande partie de leur jeunesse.