Résumé : La psychanalyse, au tournant du XXe siècle, reconnaît au père une fonction de « castration symbolique », en écho à l’autorité statutaire qu’il pouvait avoir sur le plan social. Cette approche a été controversée dans les années 1970, aux marges des courants dominants ce champ, dans le contexte de l’émancipation sexuelle, générationnelle et féministe. Elle s’est progressivement intéressée non seulement à sa fonction, mais aussi aux processus à l’œuvre du « devenir père », la paternalité, en miroir de ceux déjà étudiés concernant le processus psychique du « devenir mère », la maternalité. L’émergence du terme de « parentalité » et celui connexe de « coparentalité », notamment dans le cadre des nouvelles configurations familiales, ont entraîné la distinction entre fonctions et sexes parentaux. L’idée d’un déplacement de la « paternité institutionnelle », à laquelle la psychanalyse est attachée, vers la « paternalité relationnelle », pourrait laisser penser à une forme de désinstitutionalisation du père, mais le paysage contemporain de la psychanalyse apparaît plus complexe avec des courants qui tentent d’y résister et d’autres qui saluent l’avènement de ce « nouveau » père.