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La reconstruction liturgique qui succède au concile de Trente passe par de profondes mutations des pratiques, à l’échelle de la catholicité. À Milan, l’archevêque Charles Borromée (1564-1584), au nom de la tradition ambrosienne, entre par exemple en guerre contre le long carnaval milanais. Peter Burke a fait de cette réforme liturgique un emblème de la lutte de l’Église contre la culture populaire à l’époque moderne. Mais les sources mettent surtout en lumière une tension entre autorités civiles et ecclésiastiques sur le règlement du temps liturgique. L’article propose de suivre la voie inédite qu’emprunte Charles Borromée pour convaincre les Milanais de la nécessité de l’abolition d’un jour de carnaval. L’archevêque prend le risque d’expliquer sa réforme point par point, au risque de donner prise à la contestation d’une partie de la noblesse : maladresse ou calcul ?